Ça nous est tous déjà arrivé : on attend de la visite, mais il ne reste plus de Portugal. Facile : prenez un Mexique, ajoutez-y un peu d’Islande; la visite ne fera pas la différence. Elle verra les palmiers, la langue latine, un certain chaos routier, l’absence tragique de beurre d’arachide, et une préférence pour la dépense de décibels plutôt que de calories (c’est-à-dire crier à distance au chauffeur d’autobus plutôt que se déplacer pour lui parler).
Elle verra aussi des scènes comme celle du gars qui s’agrippe à l’extérieur d’un tramway en mouvement pour économiser un billet, et le contrôleur qui crie après et tente (avec vigueur, mais sans succès) de le déloger en lui donnant des coups de machine à valider les tickets à travers la fenêtre ouverte. Pas tant la scène elle-même que le fait qu’elle paraisse ordinaire, presque banale.
La visite ne dira pas, c'est du Mexique ton truc, c’est pas du Portugal : le secret est dans l’Islande, qui tempère, européanise, bref, démexicanise; et surtout, qui apporte de la morue, des bateaux remplis de chariots de trucks de tonnes métriques de morue en voie d’extinction.
Excellent ton Portugal, dira la visite.